Célébration de la Parole

Commentaire Évangile de Luc (15,1-13,11-32)

L’évangéliste Luc nous rapporte d’abord les propos accusateurs des scribes et pharisiens contre Jésus qui mangeait avec les pécheurs. Il leur avait d’abord parlé de la brebis perdue, de la drachme perdue afin de leur ouvrir l’esprit. Mais Jésus raconte cette parabole pour leur faire découvrir un visage de Dieu qu’ils ne connaissent pas encore, le vrai visage de leur Père. Nous avons l’habitude de parler de la parabole de l’enfant prodigue, une parabole que nous connaissons trop bien, mais c’est plutôt celle du Père miséricordieux.

Les deux fils peuvent se retrouver en nous dans notre façon de voir Dieu, de vivre notre relation avec lui. Parfois nous sommes le cadet qui s’éloigne des valeurs chrétiennes, des rituels que l’on croit dépassés pour s’aventurer dans un monde de réussite, de liberté et d’opportunités sans limites loin de Dieu. Mais quand le malheur arrive, affamé, seul, on se souvient de nos racines et l’on pense à revenir chez soi. On se retrouve parfois comme le fils aîné, on sert le maître sans lien affectif, pensant que Dieu nous doit tout à cause de nos dévotions, de nos offices, de nos prières.

Les deux fils se ressemblent, car ils calculent chacun à leur manière : « Donne-moi ma part, ce qui me revient ». Et l’autre s’indigne qu’après tant d’années de service, il mériterait bien quelque chose. L’un et l’autre envisageaient leur relation filiale en termes de comptabilité, sans lien affectif.

La Bonne Nouvelle est du côté du Père. Il nous laisse libre de nos errances et accueille toutes nos vulnérabilités. Quand on se tourne vers lui, aucun reproche, sa joie prédomine. Saint Paul disait : « Laissez-vous réconcilier par Dieu. » La miséricorde de Dieu n‘a pas besoin de nos mérites. Dieu ne veut que notre confiance, notre foi en Lui. Se laisser réconcilier avec lui, c’est se tourner vers Lui et s’abandonner à son cœur miséricordieux tels que nous sommes. Car Dieu est venu nous prendre avec lui pour nous sauver.

Laissons-nous regarder par le Christ et nous laisser transformer petit à petit par son amour. Il ne veut que nous retrouver comme ses enfants bien-aimés et nous accueillir les uns les autres dans la joie de son grand amour.