Isidore est né en Espagne, à Carthagène, croit-on, vers 560. Son histoire remonte donc très loin dans le temps. On rapporte que le jeune Isidore n’aimait pas l’école. Un jour, il s’enfuit de sa classe. S’étant caché près d’un puits, il observa la marque laissée par la corde sur la margelle. Cela lui fit comprendre que ce serait par la répétition de l’étude qu’il développerait son intelligence.
Son père, Severianus, avait fui Carthagène pour s’établir à Séville, fuyant la persécution des Wisigoths. Isidore était le plus jeune des enfants. Il avait une sœur, Florentine, et deux frères, Léandre et Fulgence. À la mort de ses parents, il fut élevé par son frère aîné, Léandre, qui lui donna une éducation monastique. Isidore aimait cette vie, occupé à lire les livres de la bibliothèque du monastère de Séville.
Quand Léandre, qui était devenu évêque de Séville mourut, il lui succéda. Tout en s’occupant des affaires de son diocèse, il écrivait, inquiet de voir la somme des connaissances de son temps détruites par les invasions barbares. Il rédigea une encyclopédie volumineuse, les « Étymologies », y consignant la science de son époque. Curieusement, le moyen qu’il utilisa pour conserver tout ce savoir présente des ressemblances avec la technique moderne des bases de données informatiques. Isidore de Séville est aujourd’hui reconnu comme le saint patron des informaticiens et des internautes.
Évêque de Séville pendant près de quarante ans, Isidore exerça une grande influence sur l’Église d’Espagne. Il fonda des collèges, présida le Concile de Tolède en 633. Il s’est préoccupé de la formation du clergé et il a démontré une grande générosité envers les personnes démunies.
Isidore, évêque de Séville, est mort le 4 avril 636. En 1722, il fut nommé « Docteur de l’Église ». Sa fête est célébrée le 4 avril de chaque année.
Si un jour, vous marchez sur la route de Saint-Jacques-de-Compostelle, vous pourrez vous arrêter à Leon, en Espagne, à l’église San Isidoro, construite au XIe siècle. On y a transporté les reliques de saint Isidore. De plus, une phrase, qu’il a écrite il y a bien longtemps et qui figure dans le Livre des jours de l’Office romain des lectures, nous rejoint au cœur de notre temps et de notre milieu : « Plus on fréquente assidûment la parole divine, plus on en comprend les richesses, de même que la terre, plus on la cultive, plus elle porte de riches récoltes. »
Sources :
Adapté d’un texte écrit dans
Saint-Isidore L’histoire se continue…
1979-2004
Histoire des saints et de la sainteté chrétienne (Tome IV)
Éditions Hachette (1986)